L’Humanité propose une réflexion sur le devenir de la recherche fondamentale en France, suite au rapport du conseil scientifique du CNRS alertant sur les difficultés rencontrées par l’ensemble des disciplines. « Il faut vraiment investir dans l’avenir », souligne Bruno Chaudret, président du conseil scientifique. Il attire l’attention sur le manque d’investissement dans les gros cyclotrons, illustré par le désengagement des Américains. « Il n’y a plus que le Cern. Nous nous satisfaisons d’avoir découvert le boson de Higgs, mais ne nous rendons pas encore compte que nous sommes en train de perdre cette connaissance ! Et la situation est semblable dans la recherche spatiale », indique-t-il. En sciences médicales, « la découverte de nouveaux médicaments est ralentie, voire inexistante dans des secteurs clés », constate Bruno Chaudret. De son côté, le physicien Olivier Drapier, du Laboratoire Leprince-Ringuet (CNRS/Ecole Polytechnique) souligne la trop grande complexité des canaux de financement pour les projets de recherche. « Dans le contexte économique actuel, il peut paraître futile d’investir dans de la science, qui ne sera pas directement valorisable avant des décennies, et pourtant, tout ce qui n’a pas été découvert ne pourra pas être utilisé », prévient-il.
(« Vers la fin des découvertes scientifiques ? » - L’Humanité du 11/04/2014)
(« Vers la fin des découvertes scientifiques ? » - L’Humanité du 11/04/2014)